Savoir gérer son budget : les 5 règles à suivre
Vous avez décidé de mettre de l’argent de côté – ou d’améliorer votre santé financière – et vous avez mis en place un plan d’action. Peut-être en vous aidant des nombreux articles que nous avons écrits sur le sujet. Vous avez fait le point sur vos finances, vous avez établi un budget et votre routine de gestion est prête. C’est très bien ! Mais ce n’est que le début.
Car il va falloir désormais maintenir cette discipline sur le long terme afin d’en pérenniser les résultats. C’est pour cela qu’aujourd’hui, on vous donne les cinq règles à suivre pour bien gérer son budget au quotidien.
Suivre ses comptes autant que possible
Mettre en place un plan d’action pour mieux gérer ses finances personnelles ne fonctionnera pas sans un contrôle continu de ses comptes. Bien évidemment, il n’est pas question de prendre trente minutes tous les jours et d’attraper papier, stylo, calculatrice et fichier Excel pour faire un bilan comptable complet de la journée écoulée. Bien gérer son argent ne doit pas tourner à l’obsession, sous peine de devenir une corvée. Ce qui serait le meilleur moyen de baisser les bras.
En revanche, jeter un coup d’œil sur le solde de ses comptes régulièrement, planifier un tant soit peu un achat conséquent, garder une trace de ses paiements ou noter les dépenses plus importantes que d’habitude (la fonction « Notes » des smartphones fait largement l’affaire) doit devenir un réflexe.
Car ces bonnes habitudes, faciles à appliquer, n’offrent que des avantages :
- Elles permettent d’avoir une vision claire et précise de ses finances, d’identifier rapidement les dépenses superflues et d’ajuster ses habitudes de consommation en conséquence. On évite ainsi le découvert et les frais bancaires qui peuvent vite plomber un budget et on ne pioche pas dans le budget pour les vacances, tout cela pour une pizza en livraison.
- On peut rapidement détecter toute transaction suspecte ou frauduleuse. Avec l’essor des achats en ligne et du paiement sans contact, il est important d’être vigilant et de réagir rapidement en cas d’activité anormale sur ses comptes : on appelle sa banque tout de suite et on limite les dégâts.
- Suivre ses comptes permet de rester lucide sur ses habitudes de dépense. Surtout lorsque l’on débute son plan d’action pour améliorer sa santé financière. En voyant les petits achats « dispensables » du quotidien s’accumuler, on réalise forcément l’impact qu’ils ont sur les finances. Et cela incite à les réduire (adieu les livraisons de repas tous les jours) et à chercher des alternatives plus économiques (on fait les courses et on cuisine).
- On optimise son épargne. En surveillant ses comptes régulièrement, on ralentit son rythme de dépenses, on dégage un peu d’argent plus facilement et cet argent peut être mis de côté pour un projet (ou pour se préparer un « matelas » en cas de coup dur) ou placé sur un produit d’épargne. CQFD.
En plus, c’est devenu tellement simple de nos jours ! Il y a encore quelques années, il fallait attendre son relevé de compte, envoyé chaque mois par courrier, pour faire le point. Ou alors – summum de la modernité – aller imprimer son solde sur un ticket au DAB du réseau de sa banque (si elle proposait cette option).
Avec les smartphones et les applications bancaires, consulter l’état de ses finances ne prend que quelques secondes. Vérifier une transaction, à peine plus longtemps. Retrouver un paiement ? Avec le champ de recherche et la catégorisation des dépenses, c’est un jeu d’enfant. Et avec les meilleures apps – comme Sumeria -, on peut même ajouter la photo du reçu de paiement sur chaque transaction de son historique ou encore consulter le solde de ses comptes sans même ouvrir l’application.
En résumé, on va au restaurant ? On vérifie l’état de son compte. On va faire les courses ? On consulte son solde. On s’apprête à acheter une nouvelle paire de chaussures ? On s’assure que l’on peut se le permettre. Si l’on vous demande combien vous avez sur votre compte, vous devez être capable de donner la réponse à 30 € près.
Donner la priorité aux factures (et à l’épargne autant que possible)
Les experts en gestion de finance sont unanimes sur ce point : l’argent dédié aux charges fixes (factures, loyer, assurances, abonnements…) ainsi qu’à l’épargne doit être la priorité de chaque début de mois. On s’acquitte d’abord de ses factures essentielles, on met de côté l’argent que l’on a prévu pour financer un projet – ou se constituer une épargne de précaution – et ensuite, seulement, on prépare les dépenses courantes du mois avec l’argent qu’il reste.
En priorisant les factures, vous faites en sorte que les services essentiels de la maison (électricité, eau, Internet…) sont bien assurés et vous évitez les retards, frais éventuels et autres impayés qui peuvent entraîner des coûts inutiles. C’est la base. Mais surtout, en vous occupant en priorité de ces dépenses auxquelles vous ne pourrez pas échapper, vous avez une vision plus claire de ce que vous allez pouvoir faire de vos revenus de ce mois-ci.
Combien vous allez pouvoir mettre de côté, combien d’argent vous allez pouvoir consacrer aux courses, aux loisirs ou au shopping… Ce n’est pas après avoir craqué pour une nouvelle paire de chaussures ou un nouvel ordinateur que l’on peut se rendre compte, en fin de mois, qu’il faut également s’occuper de l’assurance de la voiture. Non, on s’occupe tout de suite des dépenses incontournables et on est plus serein pour le reste du mois. Ça aussi, ça aide à tenir ses bonnes résolutions financières.
Même combat en ce qui concerne l’épargne, bien que le « problème » soit moins grave. Après tout, si vous ne mettez pas de côté la même somme chaque mois ou que vous faites l’impasse sur l’épargne de temps à autre, vous ne risquez pas grand-chose. En revanche, choisir de ne pas donner la priorité à l’épargne – et donc d’éventuellement mettre de côté en fin de mois l’argent qui n’a pas été dépensé – c’est prendre le risque de ne pas atteindre son objectif d’épargne dans le délai voulu, voire de complètement abandonner son projet. Et de revenir à la situation initiale où l’on n’arrive pas à mettre de l’argent de côté.
Il va sans dire que dédier un peu d’argent à l’épargne chaque mois est très important. Mais si, pour une raison quelconque (changement de situation professionnelle ou dépense imprévue), vous ne pouvez pas vous le permettre pendant un mois ou deux, n’allez pas vous placer dans une situation inconfortable en mettant absolument de côté une somme qui servirait à faire les courses ou à payer la facture d’électricité !
Ne pas laisser dormir son argent sur un compte courant
C’est une situation que nombre de personnes ayant décidé d’améliorer leur santé financière connaissent : elles ont mis en place un plan d’action, l’ont suivi scrupuleusement et se retrouvent avec des sommes (100 €, 200 €, 300 €…) qui s’accumulent chaque mois sur leur compte courant. Entendons-nous bien : c’est une excellente chose d’arriver à mettre de l’argent de côté ! Ce qui est moins heureux, c’est de le laisser dormir sur un seul et même compte qui, souvent, n’est pas fait pour cela.
Tout d’abord, parce que l’argent que l’on parvient à dégager chaque mois doit être « cloisonné », littéralement mis de côté, séparé du reste des revenus. Assez logiquement, difficile de savoir où l’on en est, et de bien gérer ses finances, quand l’épargne (l’argent qui ne doit pas être utilisé de suite) est mélangée aux revenus (l’argent qui sert chaque mois à vivre et payer les factures).
Ensuite, laisser de l’argent sur un compte qui n’est pas taillé pour l’épargne (comme le compte courant par exemple), c’est l’assurance de le voir grignoté par l’inflation. Pour rappel, l’inflation est la diminution de la valeur de l’argent due à l’augmentation générale des prix des biens et services. Elle s’élève en moyenne sur l’année 2024 à 2,2 %, ce qui reste raisonnable étant donné que pour la plupart des banques centrales, dont la BCE, une inflation cible à 2 % est jugée « saine ».
Cela n’en reste pas moins une perte sèche de pouvoir d’achat : 10 000 € sur un compte courant pendant un an, avec une inflation « acceptable » de 2 %, ne valent plus que 9 800 € à la fin de l’année. Finalement, il n’y a que le compte courant Sumeria rémunéré à 4 % brut par an qui permet de contrecarrer cette inflation.
Pour autant, en fonction de son projet d’épargne, il est vivement recommandé de placer l’argent économisé sur un compte qui offre un rendement, même modeste, ou de l’investir (selon sa situation financière et de ses connaissances en la matière, bien entendu). Livret A, PEL, Compte à terme, Plan d’épargne retraite, assurance-vie, PEA, compte titres pour investir en bourse… C’est à chacun de voir ce qui lui correspond le mieux, en fonction de ce qu’il veut faire de cet argent, du but de son épargne, du temps qu’il souhaite y consacrer ainsi que de ses revenus.
Quelques règles demeurent néanmoins. Peu importe le livret ou l’investissement choisi, il est important de bien en comprendre les règles (modalités de versement, taux, plafonds…) et de faire attention aux éventuels frais liés à l’impôt sur ces produits de placement ou d’investissement. De la même manière, il est vivement conseillé de diversifier ses placements et investissements autant que possible afin de réduire les risques de perte en capital. Puisqu’on parle de risques, gardez toujours en tête que de manière générale, plus un placement ou investissement rapporte, plus il est risqué. Prudence, donc.
Toujours chercher à réduire les coûts
Il est toujours utile de le rappeler : une bonne méthode de gestion de ses finances ne fait pas miraculeusement apparaître de l’argent magique à la fin du mois. Elle permet d’y voir plus clair, de prendre conscience de ses habitudes de dépenses, d’établir un budget… Mais à la fin du compte, il faudra quand même trouver un moyen de réduire les coûts. En dépensant moins ou en dépensant mieux. Et cette quête d’optimisation des dépenses doit être continuelle jusqu’à parvenir au bon équilibre. Et même après, si c’est possible.
Lorsque l’on débute son plan d’action, les leviers sur lesquels on peut agir ne manquent généralement pas. Cela peut être le fait de changer de banque pour passer à une banque en ligne ou une neobanque gratuite et ainsi économiser sur les frais bancaires. Même chose pour les factures d’énergie (eau, gaz, électricité…) ou les abonnements Internet : en changeant de fournisseur, il est facile de réduire ces dépenses incontournables.
Si en plus on adopte les bons gestes (éteindre les lumières, ne pas laisser couler l’eau, ne pas laisser les appareils en veille, lancer lave-linge et lave-vaisselle pendant les heures creuses…), on peut alléger encore plus la facture. En ce qui concerne les courses, on privilégie les grandes surfaces aux prix moins élevés – et qui proposent de nombreuses réductions – une fois par semaine, plutôt que les petites supérettes ou épiceries de quartier, aux tarifs exorbitants, tous les soirs.
En plus de cet engagement à réduire les coûts, il ne faut pas hésiter à en supprimer certains purement et simplement. L’abonnement à la salle de gym où l’on ne va jamais ? On supprime. L’abonnement au streaming dont on ne se sert pas ? On résilie. Les livraisons de repas quasiment tous les soirs ? On réduit drastiquement. Le café géant supplément caramel/chantilly tous les matins ? Pareil. En résumé, on fait la chasse à toutes ces petites dépenses dont on peut se passer sans problème. L’essentiel étant de se garder quelques plaisirs, ici et là, de manière raisonnable.
Toujours avoir un projet bien défini et atteignable
Le meilleur moyen de conserver une certaine discipline dans la gestion de ses finances personnelles est de toujours avoir un projet à financer, une raison pour laquelle faire des efforts. Un voyage, un nouvel ordinateur, le permis de conduire, un apport pour son premier appartement… Lorsque l’on a un objectif en tête, on est logiquement plus enclin à surveiller ses dépenses, à éviter les achats impulsifs et à chercher des moyens d’« optimiser » son argent.
On prend chaque décision d’ordre financier en pensant toujours à l’impact que cela va avoir sur notre objectif d’épargne final et il est plus facile de renoncer à quelques dépenses non essentielles lorsque l’on sait que cet argent servira à un projet plus important et plus épanouissant.
Ensuite, avoir un objectif financier clair simplifie la planification et la gestion de ses finances. Lorsqu’on sait précisément ce que l’on veut financer, il est plus facile de déterminer combien il faut épargner et sur quelle période. Par exemple, se dire que l’on souhaite mettre le plus d’argent possible pour un apport immobilier : c’est flou, c’est intimidant et de fait, cela a peu de chances d’arriver.
En revanche, se dire que l’on veut mettre 10 000 € de côté pour ce même projet, sur une période de deux ans et que l’on divise cette somme par 24 mois, c’est tout de suite plus concret. Cela fait 417 € à mettre de côté chaque mois et l’on peut ajuster plus précisément ses habitudes de consommation afin d’y parvenir. De plus, diviser son objectif final en plusieurs étapes permet de mesurer les progrès et de rester motivé.
Et puis, lorsque l’on a réussi à financer son premier projet avec méthode et sans se priver, qu’est-ce qui nous empêche d’en trouver un autre à concrétiser ? De s’en servir comme un moteur pour continuer à mieux gérer son argent ? Les motivations ne devraient pas manquer. Car on a toujours un grand projet qui nous fait rêver.