Quels sont les différents types de crédit ?

Le crédit est un des produits phares de la banque, au même titre que le compte courant et la carte bancaire. Un produit que nous connaissons tous et que nous sommes tous potentiellement amenés à utiliser un jour : pour l’achat d’une maison ou d’un appartement par exemple, le prêt immobilier est presque incontournable.

Mais il existe bien d’autres types de crédit, avec chacun leur usage, leurs caractéristiques et leurs conditions, parfois mal connus du grand public. Aujourd’hui, on fait le point sur les différents types de crédit.

C’est quoi un crédit bancaire ?

Tout le monde sait à peu près en quoi consiste un crédit bancaire, mais un rappel plus formel ne peut pas faire de mal. Un crédit est la mise à disposition d’une somme d’argent par un prêteur (généralement une banque, mais cela peut également être un organisme de crédit) à un emprunteur (un particulier, une entreprise ou une organisation) en échange de la promesse de remboursement de cette somme, majorée d’intérêts, sur une période déterminée. 

Pour l’emprunteur, c’est la possibilité d’avoir accès dans un délai raisonnable à une somme d’argent qu’il n’aurait pas pu obtenir (ou difficilement) autrement, afin de financer divers projets tels que l’achat d’une maison, d’une voiture ou de tout autre bien ou service moins important mais néanmoins trop coûteux pour être payé directement avec ses propres fonds.

Pour le prêteur, c’est évidemment un moyen de se rémunérer, notamment via les intérêts. Ces intérêts sont ainsi prélevés sur le compte de l’emprunteur sur une période et à une fréquence prévues dans les modalités du financement. En règle générale, les échéances doivent être payées une fois par mois, mais cela peut tout à fait être une fois tous les trimestres, semestres ou par an. Cela va dépendre du crédit, de l’organisme prêteur et des conditions du contrat. 

Quant à la durée du prêt, c’est avant tout le type de crédit qui va la déterminer : un prêt immobilier sur plusieurs années sera forcément plus long qu’un petit crédit à la consommation pour acheter un ordinateur, par exemple. Dans tous les cas, les conditions et le coût total du crédit sont précisés dans le contrat avec, en tête, le fameux TAEG (taux annuel effectif global) qui comprend les intérêts bancaires, les primes d’assurance et les frais annexes comme les frais de dossier, par exemple. 

Mais avant cela, l’organisme prêteur doit encore accepter d’accorder le crédit. Et plusieurs facteurs entrent en jeu. La faisabilité du projet, le taux d’endettement de l’emprunteur et plus globalement la solvabilité de ce dernier. En effet, les établissements de crédit vont rigoureusement évaluer plusieurs critères : les revenus de l’emprunteur, ses actifs, d’éventuelles dettes existantes et l’historique de crédit. La situation de l’emprunteur (et la politique de la banque) vont également influer sur les conditions du crédit, y compris le taux d’intérêt, la durée de remboursement et les garanties exigées.

Quels sont les types de crédit ?

Il existe de nombreux types de crédit, chacun avec ses propres caractéristiques et usages. Mais les principaux types de prêts, ceux que l’on rencontre le plus souvent sont au nombre de trois : le crédit à la consommation, le crédit renouvelable et le prêt immobilier. 

Le crédit à la consommation

C’est probablement celui dont on entend le plus parler, notamment à la télévision, au travers de nombreux spots publicitaires. Et pour cause : il permet de financer l’achat de biens et de services en tout genre (une voiture, un voyage, un mariage ou encore financer des travaux) et peut donc potentiellement intéresser tout le monde. On peut potentiellement faire ce que l’on veut de l’argent prêté… avec tout de même quelques restrictions.

Tout d’abord, le montant d’un prêt conso va de 200 € à 75 000 € maximum, et sa durée de remboursement peut s’étaler entre 3 mois et 12 ans. Ensuite, le crédit à la consommation se décompose en deux types d’offres de prêt : 

• Les crédits conso affectés : pour l’achat d’une voiture ou des travaux dans la maison, par exemple.

• Les crédits conso sans justificatif : pour acheter ce que l’on veut.

La différence entre les deux ? Dans le premier cas, le capital sert au financement d’un projet, renseigné et justifié (devis, facture…) auprès de l’organisme de crédit par des documents lors de la demande de prêt. Dans l’autre, le capital est de nature non affectée et le capital est donc libre d’usage.

Si l’on peut faire ce que l’on veut du capital, pourquoi s’embêter à justifier l’achat de sa future voiture auprès de sa banque, alors ? Tout simplement parce qu’un crédit conso affecté permet de bénéficier d’une protection supplémentaire par rapport à un crédit non affecté. Ainsi, si le contrat de vente du bien à financer est annulé, l’emprunt s’annule également et l’emprunteur n’a rien à rembourser. Il doit simplement restituer le capital s’il l’a déjà perçu. Dans le cas d’un crédit sans justificatif, il n’y a pas cette protection supplémentaire prévue par le Code de la consommation.

Attention néanmoins : dans le cadre d’un crédit conso affecté, les fonds débloqués sont exclusivement réservés à un usage précisé dans le contrat. L’établissement peut par conséquent annuler l’opération et demander le remboursement des fonds si elle se rend compte que les clauses du contrat n’ont pas été respectées.

Quelles sont les conditions pour avoir un crédit à la consommation ?

Comme tout crédit, il faut remplir certaines conditions pour bénéficier d’un crédit à la consommation : avoir plus de 18 ans, être résident français, jouir de ses droits civiques, ne pas être fiché au FCC (Fichier central des chèques) ou au FICP (Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers) de la Banque de France, et surtout justifier de sa capacité d’endettement, c’est-à-dire le montant maximum que l’on peut consacrer chaque mois au remboursement du crédit. En clair, la solvabilité de l’emprunteur. 

Cette capacité d’endettement est calculée à partir du taux d’endettement : les charges à payer chaque mois (crédits en cours compris) divisées par les revenus mensuels, puis le résultat multiplié par 100. Ce taux ne doit théoriquement pas dépasser les 33 % des revenus de l’emprunteur. Néanmoins, les banques peuvent parfois faire preuve de souplesse sur ce point si l’emprunteur est un bon client avec des revenus et un reste à vivre confortables, et pas d’incident bancaire notable. 

Mais l’inverse est vrai aussi : un profil justifiant d’un taux d’endettement inférieur à un tiers des revenus peut très bien être refusé si la banque considère que les revenus sont trop justes et le reste-à-vivre insuffisant. Comme souvent, les banques peuvent refuser d’accorder leurs services sans avoir à se justifier. Aussi, pour maximiser ses chances d’obtenir un crédit (qu’il soit à la consommation ou un prêt immobilier), il est très vivement recommandé d’avoir un emploi stable (un CDI sera très souvent exigé), de percevoir un salaire régulier et de ne pas avoir d’incidents bancaires à son actif comme de trop nombreux découverts bancaires, par exemple.

Enfin, dans l’immense majorité des cas, il sera demandé de contracter une assurance de prêt afin de pallier tout défaut de remboursement en cas de décès ou d’invalidité notamment. Le coût de cette assurance va dépendre de plusieurs facteurs : l’âge de l’emprunteur, son état de santé, sa situation financière, le montant et la durée du crédit… Et en toute logique, plus les risques sont faibles, moins le coût de l’assurance emprunteur sera élevé.

Légalement, cette couverture n’est pas obligatoire. Même dans le cas d’un prêt immobilier. Dans les faits, elle est quasiment toujours exigée et conditionne bien souvent l’obtention du prêt, surtout pour les emprunts à plusieurs milliers d’euros pour l’achat d’une voiture ou pour des travaux dans la maison. Toutefois, si la banque peut obliger à prendre une assurance, on est libre de la choisir parmi les assurances existantes (décès, invalidité, incapacité de travail, perte d’autonomie, perte d’emploi…). Attention : là encore, la banque peut exiger d’en souscrire plusieurs (souvent la garantie décès et invalidité), à l’exception de la garantie perte d’emploi qui est la seule totalement optionnelle.

Les crédits renouvelables ou revolving

Le crédit renouvelable ou revolving fait partie de la famille des crédits à la consommation. La principale différence ? Son caractère permanent. En effet, contrairement au crédit conso classique qui se demande une fois, en amont d’un projet à financer, le crédit renouvelable s’apparente à une réserve d’argent, libre d’usage, que l’on a à disposition en permanence. Tant que l’on ne l’utilise pas, on ne rembourse rien. C’est seulement lorsque l’on pioche dans cette trésorerie que l’on commence à rembourser les mensualités du capital utilisé. Et une fois le capital reconstitué, on peut de nouveau l’utiliser de manière intégrale ou partielle en fonction de ses besoins du moment ou du projet que l’on veut financer. D’où son nom : crédit renouvelable.

Souvent associé à une carte bancaire, un crédit renouvelable a un plafond maximal de 75 000 €, comme tout crédit à la consommation. Dans les faits, il est extrêmement rare de voir les banques accorder un crédit revolving d’un plafond supérieur à 10 000 €. Pour restituer les fonds d’un prêt renouvelable, la durée maximale est de 36 mois en cas d’utilisation de la réserve pour un montant inférieur ou égale à 3 000 € et de 60 mois en cas de dépense supérieure à 3 000 €. Néanmoins, la limite maximale d’un crédit revolving accordée par une banque est déterminée en fonction de nombreux paramètres (comme tout crédit), la situation financière de l’emprunteur et sa capacité de remboursement en tête. Ainsi, il est fort peu probable de bénéficier d’une réserve d’argent de 6 000 €, par exemple, avec un salaire avoisinant le SMIC. 

À noter également que lorsque le solde du compte courant du titulaire est en situation de découvert, le crédit renouvelable entre automatiquement en jeu pour combler ce dernier. À utiliser de manière éclairée, donc : avec des taux d’intérêt souvent élevés, il est vivement recommandé de ne pas en abuser et d’utiliser sa réserve d’argent pour des dépenses exceptionnelles ou pour parer un imprévu.

Le prêt immobilier

Quasiment incontournable lorsque l’on veut devenir propriétaire d’une maison ou d’un appartement, le prêt immobilier est l’un des crédits les plus connus. Le prêt immobilier est un emprunt contracté auprès d’une banque ou d’un établissement de crédit pour financer spécifiquement l’achat, la construction ou la rénovation d’un bien immobilier. En contrepartie, l’emprunteur s’engage à rembourser la somme empruntée, augmentée d’intérêts, sur une période déterminée par contrat, après négociation avec la banque. 

Depuis 2022, la durée maximale pour rembourser un prêt immobilier est plafonnée à 25 ans. Seule exception, depuis janvier 2024 : il est possible de dépasser la durée d’endettement maximale – de 25 à 27 ans – si le crédit immobilier contracté sert à acquérir un bien ancien qui donne lieu à des travaux dont le montant représente au moins 10 % de l’opération. Un cas bien particulier, donc.

Le remboursement d’un prêt immobilier s’effectue généralement sous forme de mensualités qui couvrent à la fois une partie du capital, les intérêts ainsi que les divers frais annexes (comme la prime d’assurance évoquée plus haut ou les frais de notaire qui peuvent être prévus dans le montant du prêt). On parle alors de prêt amortissable. Mais il est également possible de rembourser les intérêts et les divers frais en premier lieu et de commencer à rembourser le capital emprunté ensuite. On parle dans ce cas-là de prêt in fine. 

Attention néanmoins : un crédit immobilier in fine est plus coûteux qu’un prêt amortissable (les intérêts ne sont pas calculés sur le capital restant dû mais sur le capital total emprunté), les conditions d’obtention sont plus strictes et il est surtout destiné aux riches investisseurs qui souhaitent faire de l’investissement locatif. En effet, un prêt immobilier in fine permet notamment de bénéficier de réductions d’impôt sur les bénéfices fonciers. Pour le commun des mortels, le prêt amortissable est donc le plus adapté.

Enfin, dans le cadre d’un prêt immobilier, le choix de bénéficier d’un taux variable ou d’un taux fixe se pose également. Avec un taux fixe, le taux d’intérêt est figé durant la totalité de votre prêt : il est connu à l’avance et ne peut pas varier, sauf en cas de remboursement anticipé d’une partie du crédit ou de renégociation de l’emprunt à la suite d’une forte baisse des taux sur le marché. 

Avec un prêt à taux variable, le contrat prévoit que le taux d’intérêt varie (généralement en fonction du taux interbancaire de la zone euro Euribor). Le coût total n’est donc pas connu à l’avance. Ce type de taux est donc logiquement plus risqué mais, en contrepartie, il permet de bénéficier d’un taux plus bas qu’un taux fixe à la signature du contrat. Son caractère aléatoire en fait néanmoins une option plus adaptée aux investisseurs aguerris, souvent pour des prêts de courte durée (entre 7 et 10 ans).

Comment obtenir un prêt immobilier ?

Comme tout crédit, il y a certaines conditions à remplir (comme évoquées plus haut), le taux d’endettement est évidemment un critère déterminant et la souscription d’une assurance emprunteur incontournable. Différence notable par rapport aux autres crédits : la question de l’apport personnel, c’est-à-dire la somme que l’emprunteur est en mesure de fournir de ses propres fonds pour son achat immobilier. 

Cet apport, qui est généralement de l’ordre de 10 à 20 % du montant total du projet, permet de réduire le montant à emprunter et donc les mensualités. Mais surtout, un apport personnel solide est un signe de solvabilité pour les banques. Et ces dernières sont beaucoup plus disposées à accorder un prêt à des emprunteurs capables de contribuer à leur propre achat.

À noter qu’en complément du prêt immobilier, d’autres dispositifs peuvent être mis en place pour faciliter l’achat d’un bien immobilier. C’est notamment le cas du prêt à taux zéro (PTZ), qui est un prêt aidé par l’État et qui permet de bénéficier d’un capital à rembourser mais sans intérêts ni frais de dossier ou d’expertise à payer. Il faut néanmoins remplir certaines conditions, en fonction de son projet immobilier, pour en bénéficier.

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