Épargne de précaution ou épargne projet : faut-il choisir ?
L’une protège contre les imprévus, l’autre permet de réaliser ses envies. Entre épargne de précaution et épargne projet, il n’est pas toujours simple de faire la part des choses.
Faut-il d’abord se constituer une réserve de sécurité avant de penser à ses projets ? Peut-on construire les deux en parallèle ? Et combien faut-il viser ?
Dans cet article, nous explorons les différences entre ces deux types d’épargne ainsi que les façons de les mettre en place de manière intelligente.
Deux formes d’épargne, deux fonctions essentielles
Imaginez votre situation financière comme une maison.
L’épargne de précaution en est la fondation : invisible au quotidien, mais indispensable pour que tout tienne debout en cas de secousse.
L’épargne projet, elle, représente les étages supérieurs — vos envies, vos ambitions à court, moyen et long terme. Sans fondation, la maison vacille au moindre choc. Sans étages, elle reste un simple abri.
Autrement dit : ces deux épargnes sont complémentaires, et apprendre à les articuler, c’est construire une vie financière plus stable et plus motivante.
Le saviez-vous ? La France affiche l’un des taux d’épargne les plus élevés au monde. En 2025, il atteint environ 18 %, contre 15 % en moyenne dans la zone euro, et à peine 4,5 % aux États-Unis. (source : Trading Economics)
L’épargne de précaution : votre bouclier contre les imprévus
L’épargne de précaution est souvent appelée matelas de sécurité ou réserve d’urgence. Elle a une fonction simple : vous permettre de faire face à un coup dur sans avoir à vous endetter ou à compromettre vos projets.
À quoi sert-elle concrètement ?
- Payer une réparation urgente (voiture, électroménager…)
- Couvrir une perte de revenus temporaire
- Avancer des frais médicaux
L’épargne de précaution évite d’avoir recours au crédit ou d’être à découvert, même dans les périodes d’incertitude.
Combien faut-il mettre de côté ?
Les recommandations varient. En général, les banques recommandent d’économiser environ 3 mois de revenus, pour pouvoir faire face à tout type d’imprévus.
Mais le bon montant dépend surtout de votre situation personnelle : stabilité des revenus, nombre de personnes à charge… Une chose est sûre : mieux vaut un petit matelas que rien du tout que vous alimentez au fil du temps.
Où la placer ?
N’oubliez pas que votre épargne de précaution doit être disponible à tout moment. Il est donc important de le placer sur un compte sûr et non risqué :
- Livret A
- Livret d’Epargne Populaire (LEP) (sous conditions de revenus)
- Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS)
- Compte courant rémunéré, comme celui de Sumeria rémunéré à 2%
Avec Sumeria+, l’argent mis de côté est centralisé dans un compte de réserve, rémunéré à 2% au même titre que les autres comptes Sumeria. Libre à vous, ensuite, de le répartir entre vos comptes projets pour financer ce qui vous tient à cœur.
L’épargne projet : le tremplin vers vos envies
L’épargne projet, elle, n’a pas vocation à vous protéger… mais à vous faire avancer. Il s’agit d’argent mis de côté pour réaliser un objectif identifié :
- Un voyage, un mariage
- Un achat important (voiture, électroménager, ameublement…)
- Une formation ou un projet entrepreneurial
Elle vous permet de planifier, anticiper et financer vos envies sans puiser dans votre argent courant ou recourir au crédit.
Quelle somme viser ?
Cela dépend entièrement du projet visé, de son échéance et de vos capacités d’épargne mensuelles. En divisant l’objectif total par le nombre de mois restants, cela vous donne le montant d’épargne mensuelle à viser.
Un exemple : pour financer un voyage de 1200 € prévu dans 8 mois, il vous faudrait mettre de côté 150 € chaque mois
Où la placer ?
- Projet à court terme (< 1 an) : Livret A ou compte projet Sumeria (rémunéré à 2 %)
- Projet à moyen terme (2 à 5 ans) : PEL, assurance-vie, fonds euros
- Projet à long terme (> 8 ans) : assurance-vie en unités de compte, ETF, PEA
Peut-on construire les deux en parallèle ?
C’est LA grande question. Et la réponse est : oui, à condition d’avoir une stratégie claire.
Si vous préférez prioriser la sécurité
Si vous partez de zéro ou traversez une période instable, mieux vaut :
- Construire d’abord votre épargne de précaution
- L’atteindre progressivement
- Ensuite, alimentez vos projets
Cela permet de se protéger avant de se projeter.
Si vous cherchez l’équilibre entre sécurité et ambition
Si votre situation est plus stable, vous pouvez répartir votre épargne mensuelle entre plusieurs objectifs.
Imaginons qu’en analysant vos dépenses mensuelles, vous avez estimé pouvoir épargner 300 € par mois. Vous pouvez les répartir comme cela :
- 150 € vers votre matelas de sécurité
- 100 € pour un projet de voyage
- 50 € pour un projet de retraite
Cette approche permet de ne pas se frustrer en reportant indéfiniment ses envies, tout en construisant une base sécurisante.
Les pièges à éviter
Même avec les meilleures intentions, certaines erreurs peuvent ralentir vos progrès.
Mélanger les deux épargnes
Utiliser un même compte d’épargne, avoir plusieurs comptes d’épargne avec un même nom (« Épargne »)… ? C’est s’exposer à la tentation d’y piocher à tout moment.
Séparer clairement vos objectifs sur des comptes distincts permet de garder le cap.
Avec Sumeria+, attribuez un compte projet dédié pour chacun de vos objectifs. De cette façon, vous visualisez clairement votre progression et ce qu’il vous reste à mettre de côté.
Alimenter son matelas de sécurité à excès
Une épargne de précaution trop généreuse (10 000 € sur un Livret A à 1,7 %, par exemple) ralentit la croissance de votre patrimoine.
Une fois le montant prévu atteint, mieux vaut allouer l’excédent à des projets concrets ou des placements plus rentables.
Reporter indéfiniment ses projets
Attendre d’avoir “suffisamment d’argent” pour mener à bien ses projets peut-être un piège. Commencer petit, avec un plan réaliste, est mieux que rien.
En résumé : pas un choix, mais un équilibre
- L’épargne de précaution vous protège : c’est votre filet de sécurité
- L’épargne projet vous motive : elle donne du sens à vos efforts d’épargne.
- Les deux sont complémentaires : leur articulation dépend de votre vie, vos objectifs et vos capacités.
Une bonne stratégie d’épargne est progressive, personnalisée… et surtout durable. En comprenant le rôle distinct de chaque épargne, vous pouvez agir sur vos finances avec plus de clarté, éviter les erreurs classiques, et avancer sereinement vers vos objectifs.
Pour aller plus loin :
Etude sur les comportements d’épargne des Français (mai 2025) de la Fédération Bancaire Française
Article de Mes Questions d’Argent sur l’épargne de précaution
Article de Prévoir pour savoir quel type d’épargne appliquer à quel projet